Quand l’intérêt-virus prend racine : Et si la santé ultime de vos employés devenait votre meilleure stratégie de performance en 2025?

Partagez sur les réseaux sociaux

Le 7 mai 2025 Par Richard DesRochers
Et si la productivité ultime des entreprises québécoises en 2025 ne passait plus par la surveillance, les primes ou les KPI, mais par une source bien plus profonde et durable : l’intérêt-virus ? Ce terme, encore peu répandu, désigne un phénomène intérieur puissant. Il s’agit d’un élan personnel, presque biologique, qui pousse un individu à s’engager activement dans une tâche parce qu’elle fait sens pour lui. Ce n’est pas une simple motivation. C’est une contamination positive de l’esprit par un intérêt si fort qu’il génère, de lui-même, constance, énergie et résilience.
 
Dans un Québec où près d’un travailleur sur deux affirme ne plus trouver de sens dans son travail (Léger, 2024), cette idée mérite toute notre attention. Loin des recettes génériques, elle invite à repenser les fondements même de la santé mentale et de la performance au travail.
 
Les données parlent d’elles-mêmes : selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ, 2023), les employés qui se sentent alignés avec leur mission affichent 47 % de jours d’absence en moins, une productivité accrue de 38 % et un taux de fidélité multiplié par deux. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de compétition féroce pour les talents, l’alignement entre la personne et la mission devient un actif stratégique, au même titre que l’innovation ou la technologie.
 
L’été 2025 offre une opportunité rare. C’est le moment de sonder, de ralentir, de mieux comprendre ce qui alimente — ou vide — les batteries de vos équipes. Car lorsqu’un employé agit en cohérence avec son intérêt-virus, sa santé psychologique se régénère naturellement. Et la productivité ne suit pas : elle explose.

La santé mentale ne suffit plus : place à la vitalité alignée

Depuis la pandémie, les entreprises québécoises ont largement investi dans la santé mentale : télétravail hybride, semaines de quatre jours, services de soutien psychologique, activités de cohésion. Ces efforts sont louables, mais les résultats demeurent mitigés. Pourquoi ? Parce qu’ils traitent souvent les symptômes du mal-être sans s’attaquer à la source : la déconnexion entre la tâche et l’élan intérieur.
 
Une étude de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (OCRHA, 2024) révèle que 58 % des employés québécois n’ont jamais eu l’occasion de nommer ce qui les passionne réellement dans leur rôle actuel. Pourtant, ce simple exercice pourrait transformer leur relation au travail.
 
L’intérêt-virus agit comme un catalyseur naturel de santé. En neurosciences, on sait que l’engagement volontaire dans une activité plaisante stimule la dopamine, réduit les niveaux de cortisol, et favorise la résilience psychologique. Autrement dit, un employé qui fait ce qu’il aime résiste mieux aux chocs externes.
 
La vitalité ne vient donc pas seulement de pauses ou de vacances, mais de l’accord profond entre la personne et sa mission. Et cette vitalité devient visible : moins de fatigue chronique, moins d’absentéisme, plus de créativité, plus de stabilité.
 
En 2025, les entreprises qui sauront détecter et cultiver l’intérêt-virus ne seront pas simplement « plus humaines » : elles seront stratégiquement avantagées, car elles créeront un environnement où la santé devient un levier naturel de performance.

De la performance imposée à la productivité contagieuse

Pendant des décennies, la performance a été imposée : horaires fixes, standardisation des rôles, objectifs chiffrés sans nuance. Mais en 2025, ce modèle montre ses limites. L’économie du Québec post-pandémie repose désormais sur l’agilité, la créativité et la capacité à résoudre des problèmes complexes. Or, aucune de ces compétences ne se développe dans un climat de pression constante.
 
L’intérêt-virus, à l’inverse, enclenche une dynamique auto-régulée : plus un employé agit selon ses intérêts profonds, plus il produit, innove, et s’investit spontanément.
 
Une enquête menée auprès de 3 200 PME québécoises par l’Institut de la statistique du Québec (2024) démontre que les équipes les plus performantes à long terme ne sont pas celles qui ont les plus hauts salaires ou les plus grandes primes, mais celles qui présentent le plus haut taux d’adéquation tâche-personnalité.
 
Exemple frappant : une entreprise de services financiers à Québec a mis en place une « cellule d’intérêt viral » — un espace de 3 heures par semaine où les employés peuvent proposer un projet lié à leur passion, même hors mandat. Résultat : baisse de 39 % du roulement volontaire en 12 mois, et une hausse de 26 % du nombre d’idées internes transformées en projets rentables.
 
La productivité devient alors un sous-produit du feu intérieur. Et ce feu, quand il est partagé, contamine toute l’organisation.

Comment détecter l’intérêt-virus dans vos équipes ?

Détecter l’intérêt-virus n’est pas un luxe RH, c’est une compétence stratégique en 2025. Mais cela suppose de sortir des grilles classiques d’évaluation. Il ne s’agit pas de demander à un employé ce qu’il « fait bien », mais ce qui le fait vibrer.
 
Voici quelques méthodes utilisées actuellement au Québec :
  • L’entreprise Eidos à Montréal utilise un outil de « scan émotionnel » où chaque employé identifie ses tâches « énergisantes » et « dévitalisantes » chaque semaine.
  • Le CISSS de Laval expérimente un programme pilote où les gestionnaires sont formés à détecter les signaux d’alignement lors des évaluations annuelles : regard, engagement verbal, ton, fréquence des initiatives spontanées.
  • Plusieurs firmes RH comme Humance offrent maintenant des cartographies de profils d’intérêts naturels, souvent combinées à des tests de forces, pour repositionner les talents au bon endroit.
 
L’objectif n’est pas de faire plaisir à chacun, mais d’optimiser les forces en présence. Une personne qui aime transmettre n’a rien à faire en back-office. Un analyste né ne doit pas perdre son temps en réunions politiques.
 
En 2025, les RH les plus audacieuses ne cherchent plus à combler des cases, mais à orchestrer des passions compatibles avec la mission d’entreprise.

L’intérêt-virus : un antidote à la démobilisation québécoise

Dans un Québec en transition, où le sens au travail devient un critère de fidélisation aussi important que la rémunération, l’intérêt-virus pourrait bien être l’antidote que les entreprises attendaient sans le savoir.
 
Il ne suffit plus de prévenir l’épuisement ou d’offrir de la flexibilité. Il faut allumer quelque chose chez chaque employé. Et cette flamme-là ne vient ni d’un bonus, ni d’un titre. Elle vient d’un lien profond entre soi et ce qu’on fait.
 
Car un employé passionné n’est pas seulement plus heureux : il est plus fort, plus fiable, plus performant.
 
Santé ultime = alignement.
Productivité ultime = cohérence.
L’intérêt-virus, lui, est le point de départ des deux.

Consentement à l'utilisation de cookies

Ce site web utilise des cookies ou des technologies similaires pour améliorer votre expérience de navigation et vous fournir des recommandations personnalisées. En continuant à utiliser notre site web, vous acceptez notre politique de confidentialité.